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Echos économiques


Le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amedé Kouakou, a présenté, le 26 novembre 2024, un état des lieux des infrastructures routières de la Côte d’Ivoire lors d’une rencontre avec le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC). Cette session, initiée par son président, Eugène Aka Aouélé, a permis de mettre en évidence l’impact des investissements consentis, sous l’impulsion du président Alassane Ouattara, pour moderniser le réseau routier. Ce dernier constitue, selon le ministre, la pierre angulaire de la politique économique nationale, résumée par la formule : « La route précède le développement ».

Depuis 2011, la Côte d’Ivoire a enregistré des avancées significatives. Le réseau routier totalise désormais 82 000 km, dont 8 100 km de routes bitumées et 73 900 km de routes en terre, ainsi qu’une voirie urbaine de 5 000 km, dont 3 000 km concentrés à Abidjan. Ces progrès sont le fruit de trois Plans nationaux de développement successifs (2012-2015, 2016-2020 et 2021-2025), qui ont permis la construction de ponts, d’échangeurs et d’autoroutes dans l’ensemble du pays. Le ministre a précisé que le coût de construction d’un kilomètre de route s’élève à environ 850 millions de FCFA, tandis que celui d’un kilomètre d’autoroute atteint 2,5 milliards de FCFA, illustrant ainsi la complexité financière de tels projets.

Pour relever ce défi, Amedé Kouakou a mis en avant le rôle essentiel des péages, considérés comme une source de financement durable pour l’entretien des routes. Ces infrastructures permettent de rediriger les fonds publics vers de nouveaux projets, tout en garantissant la qualité du réseau existant. Le ministre a également établi un lien direct entre l’état des routes et la réduction du coût de la vie, rappelant que des voies en bon état facilitent le transport des produits agricoles et manufacturés, améliorant ainsi l’accessibilité économique pour les populations.

Eugène Aka Aouélé, président du CESEC, a salué l’approche proactive du gouvernement, soulignant l’intérêt de ces échanges pour approfondir les débats sur des enjeux d’intérêt national. En conclusion, le ministre Amedé Kouakou a réaffirmé la volonté du gouvernement de poursuivre le bitumage et l’amélioration des infrastructures routières, considérées comme un levier fondamental du développement durable et du bien-être des populations ivoiriennes.

Le forum économique entre la Côte d’Ivoire et l’Inde, tenu le 18 septembre 2024 à Abidjan, a été une occasion majeure pour renforcer les relations bilatérales. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a souligné les progrès significatifs réalisés dans les échanges commerciaux entre les deux pays. Entre 2019 et 2023, leur volume a atteint 809 milliards de FCFA, enregistrant une croissance de 50 %.

Les exportations ivoiriennes vers l’Inde incluent principalement des produits agricoles comme la noix de cajou et le caoutchouc naturel, ainsi que des minéraux tels que le manganèse. De son côté, l’Inde apporte des produits phares comme le riz et intervient dans des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et les infrastructures. « L’Inde reste un partenaire stratégique pour nous », a-t-il déclaré.

Présent lui aussi, le ministre de l’Enseignement Technique, Koffi N’Guessan, a souligné l’importance de la coopération dans le domaine de la formation professionnelle, un axe prioritaire pour répondre aux besoins d’employabilité des jeunes, qui représentent 75, 6 % de la population.

Ce forum, organisé par l’ambassade de l’Inde en Côte d’Ivoire, a été une occasion privilégiée pour les investisseurs indiens et ivoiriens d’explorer des opportunités d’affaires dans des secteurs diversifiés comme l’énergie, l’automobile, l’hydraulique et les paiements mobiles.

Le gouvernement ivoirien a décidé d’augmenter de 20 % le prix d’achat des fèves de cacao aux producteurs, atteignant un record de 1 800 francs CFA (2,70 euros) par kilo. Cette hausse a été annoncée le 30 septembre par le ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors de la Journée nationale du cacao à Abidjan. En avril 2024, le prix était de 1 500 francs CFA, déjà un montant historique.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, représente 45 % de la production mondiale. Au Ghana, le prix d’achat du cacao a également été fixé à 1 800 francs CFA pour la saison 2024-2025, avec une augmentation de 45 % pour lutter contre la contrebande.

Les conditions climatiques défavorables ont réduit la production mondiale, faisant flamber les cours du cacao. Malgré la hausse, certains producteurs s’attendaient à un prix de 2 000 francs CFA, exprimant une satisfaction mitigée. Le gouvernement a également annoncé une hausse du prix d’achat du café à 1 500 francs CFA et a promis que les producteurs bénéficieront de la couverture maladie universelle.

Bien qu’une assurance couverture maladie pour les producteurs de cacao serait certainement un pas dans la bonne direction, mais elle ne suffirait pas à elle seule à résoudre tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Pour remédier aux problèmes liés au prix du cacao en Côte d’Ivoire et améliorer la situation des producteurs, plusieurs mesures peuvent être envisagées. Les producteurs de cacao réclament au moins 60 % du prix CAF (coût, assurance, fret) et demandent à l’État d’instaurer des mécanismes pour garantir une répartition équitable des revenus. Pour augmenter la rentabilité malgré des prix stables, le gouvernement pourrait subventionner les intrants agricoles et réduire les coûts de la main-d’œuvre.

En encourageant la diversification des cultures avec des alternatives comme le café et les fruits, l’État pourrait aider à stabiliser les revenus des producteurs. Des investissements dans les infrastructures rurales et l’accès aux services financiers (microcrédits, assurance récolte) seraient également bénéfiques pour améliorer le transport et réduire les pertes post-récolte. Enfin, en soutenant les coopératives, l’État renforcerait leur pouvoir de négociation et faciliterait l’accès à des marchés internationaux.

Ces mesures, prises ensemble, pourraient contribuer à améliorer la situation des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et à assurer une filière plus durable et équitable.

La Société Financière Internationale (IFC), Fipar-Holding et CDG Invest Growth ont annoncé un investissement dans Retail Holding, un acteur clé de la distribution alimentaire au Maroc. Cet investissement a pour objectif d’améliorer l’accès des consommateurs au Maroc et en Côte d’Ivoire à des produits alimentaires de qualité à des prix abordables. Ensemble, ils détiennent 21,5 % du capital de l’entreprise, aux côtés de Best Financière et Sanam Group, pour soutenir son expansion dans les régions peu desservies, créer des emplois et renforcer les chaînes d’approvisionnement locales.

L’IFC offre également des services de conseil en matière de pratiques environnementales et sociales, en mettant l’accent sur la promotion des carrières féminines. Un financement de plus de 9 milliards de francs CFA (15 millions de dollars) est destiné à soutenir l’expansion en Côte d’Ivoire.

partageant une mission commune : soutenir le développement économique en apportant des financements stratégiques pour encourager la croissance du secteur privé et promouvoir des projets durables,les dirigeants de Retail Holding, Fipar-Holding, CDG Invest Growth et IFC ont réaffirmé leur engagement à soutenir cette croissance, en soulignant l’importance de l’accès à des produits essentiels à des prix compétitifs et le rôle du secteur privé dans l’amélioration de la sécurité alimentaire.

Cet investissement dans Retail Holding en Côte d’Ivoire aura de nombreux impacts positifs. Il facilitera l’accès à des produits alimentaires de qualité à des prix abordables, renforçant ainsi la sécurité alimentaire. L’expansion de l’entreprise générera de nouveaux emplois dans les secteurs de la distribution et de la logistique, tout en soutenant les fournisseurs locaux et en améliorant l’efficacité des chaînes d’approvis

En parallèle, l’IFC soutient la promotion des carrières féminines, favorisant ainsi une plus grande égalité sur le marché du travail. Cet investissement contribuera également à dynamiser le commerce, à moderniser les infrastructures de distribution, et à améliorer les pratiques commerciales, avec des retombées positives sur la croissance économique et les bénéfices sociaux.

Pour maximiser les bénéfices de cet investissement, il serait essentiel pour la Côte d’Ivoire de prendre certaines mesures stratégiques. Parmi elles, le soutien aux PME locales via des formations et un meilleur accès au financement, ainsi que l’encouragement à la digitalisation et au développement de l’e-commerce. Un cadre réglementaire favorable, avec des politiques fiscales attractives, la promotion de la formation professionnelle et de l’égalité des genres, ainsi que des partenariats public-privé (PPP) pour les projets de distribution, serait également nécessaire pour optimiser les avantages économiques et sociaux de cet investissement.

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a lancé un projet d’interopérabilité en Côte d’Ivoire, qui s’inscrit dans le cadre de son plan de développement de l’économie numérique au sein de l’UEMOA.

Le système d’’interopérabilité financière désigne la capacité des systèmes de paiement et des institutions financières à interagir et à traiter des transactions entre eux de manière fluide, même s’ils utilisent des infrastructures différentes, facilitant ainsi l’échange de services financiers pour les utilisateurs.

Ce projet, dont la phase pilote a démarré en juillet 2024, a pour objectif de faciliter les transactions financières entre différentes plateformes. Il vise à unifier les systèmes de paiement pour réduire les coûts de transaction et stimuler l’écosystème des start-ups locales.

Le contexte économique ivoirien est favorable à l’adoption de solutions numériques, grâce à une forte pénétration des téléphones mobiles et à une utilisation croissante des services financiers digitaux.

Cependant, l’un des principaux obstacles rencontrés par les start-ups dans le secteur financier a été la fragmentation des systèmes existants. L’initiative de la BCEAO vise à pallier ce problème en créant un environnement plus harmonisé, où les start-ups peuvent accéder à un réseau financier plus vaste et mieux connecté.

En outre, cette interopérabilité encourage la concurrence en permettant aux entreprises d’innover davantage et de proposer des solutions mieux adaptées aux besoins des consommateurs. Cela contribue non seulement à l’expansion des entreprises locales, mais aussi à l’amélioration des infrastructures financières, rendant les services plus accessibles à tous.

À long terme, la BCEAO ambitionne d’étendre ce modèle d’interopérabilité à l’ensemble des pays membres de l’UEMOA, avec l’objectif de renforcer l’inclusion financière dans la région. En facilitant les transactions transfrontalières, ce projet permettra aux petites et moyennes entreprises (PME) ainsi qu’aux particuliers d’accéder plus facilement aux services financiers, contribuant ainsi à la transformation de l’économie régionale.

Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de régulation, de sécurité des données, et d’adoption par les utilisateurs finaux. La réussite de ce projet dépendra d’une collaboration étroite entre les acteurs publics et privés, ainsi que de la mise en œuvre de programmes d’éducation financière pour sensibiliser les populations à ces nouvelles technologies.

En somme, le projet d’interopérabilité de la BCEAO représente une avancée majeure pour l’écosystème des start-ups en Côte d’Ivoire et dans l’UEMOA. En facilitant l’accès aux services financiers et en stimulant l’innovation, il pourrait jouer un rôle clé dans la transition numérique de la région, tout en renforçant l’inclusion financière et la compétitivité des entreprises locales.