
Le gouvernement ivoirien a décidé d’augmenter de 20 % le prix d’achat des fèves de cacao aux producteurs, atteignant un record de 1 800 francs CFA (2,70 euros) par kilo. Cette hausse a été annoncée le 30 septembre par le ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors de la Journée nationale du cacao à Abidjan. En avril 2024, le prix était de 1 500 francs CFA, déjà un montant historique.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, représente 45 % de la production mondiale. Au Ghana, le prix d’achat du cacao a également été fixé à 1 800 francs CFA pour la saison 2024-2025, avec une augmentation de 45 % pour lutter contre la contrebande.
Les conditions climatiques défavorables ont réduit la production mondiale, faisant flamber les cours du cacao. Malgré la hausse, certains producteurs s’attendaient à un prix de 2 000 francs CFA, exprimant une satisfaction mitigée. Le gouvernement a également annoncé une hausse du prix d’achat du café à 1 500 francs CFA et a promis que les producteurs bénéficieront de la couverture maladie universelle.
Bien qu’une assurance couverture maladie pour les producteurs de cacao serait certainement un pas dans la bonne direction, mais elle ne suffirait pas à elle seule à résoudre tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Pour remédier aux problèmes liés au prix du cacao en Côte d’Ivoire et améliorer la situation des producteurs, plusieurs mesures peuvent être envisagées. Les producteurs de cacao réclament au moins 60 % du prix CAF (coût, assurance, fret) et demandent à l’État d’instaurer des mécanismes pour garantir une répartition équitable des revenus. Pour augmenter la rentabilité malgré des prix stables, le gouvernement pourrait subventionner les intrants agricoles et réduire les coûts de la main-d’œuvre.
En encourageant la diversification des cultures avec des alternatives comme le café et les fruits, l’État pourrait aider à stabiliser les revenus des producteurs. Des investissements dans les infrastructures rurales et l’accès aux services financiers (microcrédits, assurance récolte) seraient également bénéfiques pour améliorer le transport et réduire les pertes post-récolte. Enfin, en soutenant les coopératives, l’État renforcerait leur pouvoir de négociation et faciliterait l’accès à des marchés internationaux.
Ces mesures, prises ensemble, pourraient contribuer à améliorer la situation des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et à assurer une filière plus durable et équitable.