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Société

À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire avance dans un climat politique tumultueux. Depuis la réélection d’Alassane Ouattara en 2020 pour un troisième mandat ou premier mandat de la deuxième république (c’est selon), le pays a connu une dynamique ambivalente : des progrès économiques tangibles, mais aussi des tensions politiques récurrentes. Le cadre électoral, bien qu’en voie de réforme, continue de susciter des critiques, notamment sur l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI) et la transparence du processus. L’exclusion de figures politiques majeures telles que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et, plus récemment, Tidjane Thiam de la liste électorale ivoirienne a profondément remodelé le paysage politique à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Cette situation a placé l’opposition dans une position délicate, nécessitant une réévaluation stratégique urgente.

Pourquoi ces élections sont décisives?

L’échéance de 2025 est perçue comme un moment charnière : plusieurs figures historiques approchent de la fin de leur cycle politique, ouvrant potentiellement la voie à un renouveau générationnel. Dans une société marquée par une jeunesse nombreuse, politisée et impatiente, des tensions sociales non résolues et une pression économique croissante, le comportement électoral s’annonce à la fois exigeant et difficile à anticiper.

Accroche : Pourquoi 2025 pourrait bouleverser la scène politique ivoirienne

Le scrutin de 2025 pourrait profondément transformer le paysage politique. Une demande de renouvellement s’exprime clairement, notamment chez les jeunes. Parallèlement, les partis traditionnels traversent des turbulences internes, tandis que de nouvelles figures émergent, prêtes à bousculer les équilibres établis. Ce contexte pourrait amorcer un véritable changement de paradigme, autant dans le fond des politiques que dans la manière de gouverner.

Le RHDP conserve une position dominante dans les institutions et sur le territoire. Il s’appuie sur une maîtrise affirmée de l’appareil d’État, un maillage local robuste, des ressources économiques considérables, et l’image d’un parti tourné vers le développement. Mais cette force apparente cache des fragilités : tensions internes persistantes, désillusion d’une partie de la jeunesse, accusations de clientélisme, et un discours d’infrastructures réalisées qui semble s’essouffler.


 Une stratégie axée sur la continuité et l’efficacité

Pour maintenir son emprise, le RHDP compte mettre en avant son bilan : croissance économique, stabilité, chantiers d’infrastructures. Sur le terrain médiatique, le parti intensifie sa communication numérique et mobilise des influenceurs proches du pouvoir. Parallèlement, il travaille à consolider ses alliances régionales et communautaires, en valorisant l’expérience gouvernementale face à une opposition jugée dispersée. Le choix du futur candidat est stratégique : il s’agit d’éviter une crise de succession en cas de départ d’Alassane Ouattara.

 développement d’infrastructures (routes, rails, énergie), la digitalisation de l’administration, et surtout l’emploi des jeunes, avec l’objectif affiché de créer 500 000 postes d’ici 2027. Sur le plan social, le parti promet d’élargir la couverture maladie universelle (CMU) et d’intensifier la gratuité scolaire.

Gouvernance et défis de continuité

Depuis 2010, le RHDP s’est imposé comme le garant de la stabilité post-crise. Néanmoins, ce cap a souvent été pris au détriment d’un dialogue politique ouvert. Le défi actuel est de moderniser son leadership sans compromettre les équilibres socio-économiques. Une orientation trop conservatrice pourrait déconnecter le parti des attentes populaires, alors qu’un virage trop brutal risquerait de fragiliser ses acquis.

PDCI – L’opposition jadis habituée aux délices du pouvoir ou une volonté affichée de reconquête.

Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) cherche à redevenir une alternative crédible. Depuis sa rupture avec le RHDP en 2018, il tente de se repositionner comme un parti structuré d’opposition. Sa stratégie repose sur un discours centré sur la réconciliation nationale, un retour à une démocratie apaisée et une gouvernance plus inclusive. Toutefois, son image reste encore trop associée à l’ancien régime, ce qui l’oblige à convaincre qu’il incarne désormais le changement.

Vers une coalition de l’opposition ?

Le PDCI envisage des alliances, notamment avec le PPA-CI de l’ex président Laurent Gbagbo, certaines branches du FPI et d’autres formations émergentes.L’opposition ivoirienne se structure pour une alternative crédible face au Rhdp, rassemblant 25 partis autour d’une dynamique commune. Ces partis politiques ont formé le lundi 10 mars 2025, une coalition.

Ces formations politiques composées, entre autres, du Pdci-Rda de Tidjane Thiam ; du Fpi de Pascal Affi N’Guessan ; du Mouvement des générations capables (Mgc) de Simone Gbagbo et du Cojep de Charles Blé Goudé, ont présenté cette coalition dénommée Cap-Côte d’Ivoire (Cap-CI). L’objectif : constituer un front commun face au RHDP. Mais entre rivalités de leadership et divergences idéologiques, la construction d’un tel bloc reste semée d’embûches. L’idée d’un candidat unique de l’opposition reste néanmoins sur la table.


Un projet axé sur l’État de droit et l’inclusion

Le programme politique du PDCI met l’accent sur l’indépendance des institutions, la lutte contre la corruption et la refondation du pacte social. Le parti prône un retour en force de l’agriculture et des PME, ainsi qu’une politique de décentralisation renforcée. Sur le plan sociétal, il propose une réforme des systèmes éducatif et sanitaire, ainsi que des mécanismes pour favoriser une justice transitionnelle et un climat politique plus serein.

 Gbagbo, Blé Goudé, Soro et Thiam radiés : vers un scrutin sans enjeux ? Quelle marge de manœuvre pourl’opposition ivoirienne ? La radiation de ces leaders, qu’elles soient basées sur des décisions judiciaires ou des interprétations de la loi électorale, a créé un vide politique significatif. Ces personnalités incarnaient des courants politiques importants et mobilisaient une base électorale non négligeable. Cette situation soulève des questions sur l’inclusivité du processus électoral et alimente les accusations de manœuvres politiques visant à affaiblir l’opposition. L’opposition se retrouve face à un dilemme : comment maintenir la mobilisation de

ses partisans et préserver sa crédibilité, tout en participant à un processus électoral qu’elle juge inéquitable ?

Les stratégies potentielles de l’opposition

 La voie juridique et institutionnelle

L’opposition peut choisir de contester ces radiations devant les tribunaux nationaux et internationaux, en mettant en avant les arguments juridiques et politiques.

Elle peut également intensifier sa pression sur la Commission électorale indépendante (CEI) pour exiger des réformes garantissant la transparence et l’équité du scrutin.

•             La mobilisation populaire :

L’opposition peut organiser des manifestations et des rassemblements pour dénoncer ces exclusions et mobiliser ses partisans. Cependant, elle doit veiller à ce que ces mobilisations restent pacifiques, afin d’éviter toute escalade de la violence, chose qui servira à coups sûr de prétexte au gouvernement pour envisager la répression.

•             La stratégie d’alliance :

Dans ce contexte, la nécessité d’une union de l’opposition est plus pressante que jamais. La création d’une plateforme commune, capable de transcender les divisions partisanes et de présenter un candidat unique, pourrait être une option stratégique. L’opposition doit aussi s’assurer d’une forte présence dans les médias, et réseaux sociaux, afin de contrer la communication du pouvoir en place.

•             Le boycott :

Le boycott des élections est une option radicale, mais elle comporte des risques importants. Elle pourrait permettre à l’opposition de dénoncer le manque de crédibilité du processus électoral, mais elle pourrait aussi l’exclure du jeu politique pour les années à venir.

 Les défis à relever

•             L’opposition doit surmonter ses divisions internes et trouver un consensus sur une stratégie commune.

Elle doit mobiliser ses partisans, en particulier les jeunes, qui pourraient être découragés par ces exclusions.

Elle doit convaincre la communauté internationale de la nécessité de garantir des élections libres et équitables en Côte d’Ivoire.

En fin de compte, l’opposition ivoirienne se trouve à un tournant décisif. Sa capacité à élaborer une stratégie efficace et unifiée déterminera son avenir politique et l’issue de l’élection présidentielle de 2025. Il est crucial de se rappeler que si les militants du PDCI-RDA ont préféré l’ingénieur-banquier à Maurice Kakou Guikahué ou Jean-Louis Billon, c’est parce qu’ils le considèrent, et continuent de le croire fermement, comme le seul à posséder un réseau de contacts plus étendu que celui d’Alassane Ouattara, capable de contraindre le chef de l’État à ouvrir le jeu démocratique.

Ainsi, le destin de Tidjane Thiam est en jeu, tout comme celui d’Alassane Ouattara lorsqu’il était confiné à l’hôtel du Golf durant la crise postélectorale, ne disposant que de son téléphone pour mobiliser la communauté internationale et rendre le pouvoir de Laurent Gbagbo ingouvernable. Président Tidjane Thiam, le moment est peut-être venu d’activer vos réseaux. En effet, après la décision de justice, seul le Président Alassane Ouattara a le pouvoir d’autoriser votre candidature, à l’instar de ce qu’avait fait le président Laurent Gbagbo il y a près de vingt ans avec l’article 48, permettant la candidature de certains de ses opposants de l’époque. Soyons clairs, le Président ne se résoudra jamais à autoriser ces candidatures sans une pression internationale significative. La décision appartient donc à qui possède un solide carnet d’adresse à l’international.  Autant la politique de la chaise n’est pas payante, autant celle qui consiste à ‘’éliminer’’ ses potentiels adversaires politiques ne l’est pas non plus. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. 

Plus qu’un simple vote, 2025 représente un test de maturité démocratique. Ce sont la capacité d’adaptation, l’esprit de dialogue et la volonté de renouvellement qui dessineront les contours de la Côte d’Ivoire de demain.

_Paul-Axel KOUAME

La question du foncier et de l’immobilier demeure un enjeu majeur en Côte d’Ivoire, où l’urbanisation galopante et la pression foncière exacerbent les tensions entre acteurs publics, prétendants à la propriété et intermédiaires. Entre spéculation débridée, transactions frauduleuses et efforts de régulation gouvernementaux, la situation foncière ivoirienne oscille entre chaos et restructuration.

L’attrait pour les terres urbaines, notamment dans le Grand-Abidjan, a entraîné une multiplication des ventes illicites et des litiges interminables. La crise sociopolitique de 2002 à 2011 n’a pas arrangé les choses. Bien au contraire, elle a aggravé cette situation, conduisant à des cessions de terrains par des détenteurs non autorisés, y compris illégaux. Ces transactions opaques ont jeté le foncier urbain dans une anarchie difficile à maîtriser, marquée par des conflits récurrents sur la propriété des parcelles.

Un cas emblématique illustre cette dérive : en 2000, Abalo acquiert un terrain à Abidjan pour ses deux enfants, Alain et Ines, l’aînée. Après des démarches administratives en 2020, celle-ci découvre que le terrain légué par son défunt père a fait l’objet d’une double attribution. Un acquéreur malintentionné, D.M., a obtenu par un tour de passe-passe incroyable un Arrêté de concession définitive (ACD) sur la même parcelle. Manifestement, il a bénéficié de complicités internes au ministère de la Construction. L’affaire est toujours en instance devant le Conseil d’État, comme de milliers d’autres.

L’ACD : UNE SOLUTION POUR ASSAINIR LE FONCIER URBAIN

Conscient des dérives dans le secteur, qui défraie la chronique depuis près de deux semaines, alimentant plusieurs débats publics, l’État ivoirien a institué l’Arrêté de concession définitive (ACD) en 2013, sous l’instigation du ministre de l’époque, Mamadou Sanogo. Il s’agit d’un titre visant à sécuriser la propriété foncière. Toutefois, ce document est loin d’être la panacée censée mettre un terme aux tensions liées aux transactions foncières, surtout à Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké… Les terrains urbains devenant de plus chers au mètre carré, les appétits des multiples intervenants de la chaîne, deviennent voraces. Au nombre des affaires sombres qui illustre les problèmes du foncier, l’inculpation l’année dernière de quatre agents du ministère de la Construction.

Le juge d’instruction du pôle économique et financier les a inculpés pour faux et usage de faux commis dans des documents administratifs, escroquerie portant sur une somme estimée à 100 milliards FCFA et blanchiment de capitaux. « Sur les faits dénoncés, le procureur de la République près le pôle pénal, économique et financier, a instruit la direction de la police économique et financière à l’effet de diligenter une enquête. La procédure résultant de cette enquête a été transmise au parquet qui a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre les nommés Bamba Daouda, Diallo Abdoulaye, Kra Kouma et Hubert Kadjo Yomafou (…) A ce jour, l’instruction ouverte pour parvenir à la manifestation de la vérité suit son cours. Les inculpés bénéficient en conséquence de la présomption d’innocence », avait indiqué dans un communiqué le procureur de la République près le pôle pénal, économique et financier. 

C’est que, un an plus tôt, le 28 mars 2023, des membres de la communauté villageoise d’Elokaté ont saisi le parquet d’une plainte pour les faits de faux et usage de faux en écriture publique. Au soutien de leur plainte, ils ont expliqué avoir découvert que la parcelle d’une contenance de 490 hectares 28 Ares et 57 Centiares sise dans le village d’Elokaté, sur laquelle ils détiennent des droits coutumiers, a fait l’objet d’arrêtés de concession définitive (ACD) établis au profit de plusieurs personnes physiques et morales. Selon les plaignants, les mis en cause ont également obtenu la délivrance des attestations domaniales sur leurs parcelles sises à Elokaté avec l’aide de certains agents du ministère de la Construction et de l’urbanisme.

Dans le village voisin d’Elokato, une tension similaire empoisonne les relations entre les populations et les autorités coutumières. Ici aussi, si les accusations pointent des complicités au ministère de la Construction, c’est surtout le rôle trouble de la chefferie et de quelques administrateurs civils qui, aux yeux de certains villageois, la crise foncière dans cette bourgade située à l’Est de la capitale économique ivoirienne.  

Bruno Nabagné Koné impute la grande majorité des litiges portées devant les juridictions à ses prédécesseurs. Pour régler la crise en amont, il invente l’Attestation de droit d’usage (ADU). Il s’agit d’un imprimé jugé infalsifiable, qui remplace les attestations coutumières, souvent sources de litiges.

« Nous insistons sur le fait que la signature de l’ADU demeure une prérogative des parties prenantes aux lotissements. Et dans les parties prenantes aux lotissements, le ministère ne figure pas. Des trois signatures prévues, la seule qui est obligatoire, c’est celle du chef. Les deux autres ne peuvent pas signer sans le chef du village », défend Bruno Koné, ce 20 janvier 2025, à l’occasion d’une conférence de presse. Il reste persuadé que son sésame peut ramener l’accalmie dans le foncier urbain.

Dans cette perspective, son prochain cheval de bataille devrait être la politique de lotissement et de professionnalisation des acteurs du foncier, tout comme les agents immobiliers. Car dans le segment de l’immobilier, sévit aussi ce que certains Ivoiriens qualifient de mafia. La demande logements étant largement supérieure à l’offre, c’est bien souvent que les populations se font gruger par des spéculateurs véreux. Pour limiter la casse, le gouvernement a pris des mesures encadrant la location ainsi que l’activité des agents immobiliers.

Ces initiatives du ministre de la Construction et de l’urbanisme contribueront-elles à mettre un terme à la guerre des trônes dans les villages où le rôle prépondérant du chef dans les transactions foncières, est mis en cause ? Incontournables dans la signature des attestations villageoises, certains chefs coutumiers, se sont laissés entraîner dans la spéculation. Une situation qui a aiguisé les ambitions des ‘’têtes couronnées’’, dans nombre de localités et provoqué des conflits liés à la succession ou à la destitution de chefs jugés indélicats.

En attendant les résultats de ces réformes dans le moyen et long terme, le foncier rural reste lui aussi sous pression. L’exode des populations dû aux crises politiques et l’acquisition massive de terres par des non ayant-droits inquiètent. « Nos villages risquent de disparaître si nous ne préservons pas nos terres », alerte régulièrement Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet d’Abidjan.

La gouvernance financière est cruciale pour assurer une gestion efficace et transparente des fonds publics. Dans un contexte de mondialisation, de défis socio-économiques croissants et de demande accrue pour une responsabilité financière, il est impératif de repenser les pratiques actuelles d’utilisation des ressources publiques. Une gestion judicieuse des fonds publics peut non seulement favoriser un développement économique durable, mais aussi renforcer la confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales.

Importance de la Gouvernance Financière

La gouvernance financière englobe l’ensemble des processus, règles et pratiques qui régissent la gestion des finances publiques. Une bonne gouvernance financière :

  • Accroît la transparence : Les citoyens doivent savoir comment les fonds publics sont utilisés. La transparence permet d’éviter la corruption et le détournement de fonds.
  • Renforce la responsabilité : Les institutions doivent rendre des comptes sur l’utilisation des ressources publiques. Cela implique un suivi rigoureux et des audits réguliers.
  • Optimise l’efficacité : Une gestion efficace des fonds publics garantit que chaque euro dépensé contribue à des résultats tangibles et à des dépenses productives.

Repenser l’utilisation des fonds publics ?

Il est essentiel d’évaluer les priorités économiques et sociales avant d’allouer des fonds. Cela implique des consultations avec des parties prenantes diverses, y compris les citoyens, pour identifier les besoins pressants de la société. Les fonds publics doivent être dirigés vers des investissements qui stimuleront la croissance économique. Telles que : les infrastructures, l’éducation, la santé et l’innovation technologique.

Les budgets devraient être basés sur des objectifs clairs et mesurables, dont la définition d’indicateurs de performance pour évaluer l’efficacité des dépenses.

Le renforcement de la transparence et de la participation citoyenne : La mise en place de plateformes qui permettent aux citoyens de suivre l’utilisation des fonds publics et de participer au processus budgétaire peut renforcer la confiance et améliorer la gouvernance.

L’utilisation de la technologie : Les solutions numériques, comme le budget participatif en ligne ou les systèmes de gestion financière intégrés, peuvent moderniser la gouvernance financière en rendant les processus plus efficaces et accessibles.

Dispositifs et institutions pour la bonne et saine utilisation des fonds publics

En Côte d’Ivoire, le bon usage des fonds publics, fait l’objet d’une volonté politique manifeste. La création de la Cour des comptes en est une preuve éloquente. Elle est chargée de juger la régularité des comptes publics, contrôler l’usage des fonds publics par les ordonnateurs, les entreprises publiques, la Sécurité sociale, les organismes privés bénéficiant d’une aide de l’État ou faisant appel à la générosité du public, d’informer le Parlement, le Gouvernement et l’opinion publique sur la régularité des comptes. Elle se charge aussi de vérifier les comptes des hommes du gouvernement, des maires, des préfets et surtout du président de la République.

L’on se rappelle qu’en début d’année 2024, la Cour des comptes avait produit un rapport sans complaisance, identifiant, par exemple, quatorze projets financés sur dons, d’un montant total de 34 244 907 000 F, qui n’ont connu aucun début d’exécution. Il est bon de dire que c’est la loi organique n°2015-494 du 7 juillet 2015 qui détermine les attributions, la composition, le fonctionnement et l’organisation de la Cour des comptes. La Cour des comptes a été créée par la constitution du 1er août 2000.

En plus de la Cour des Comptes, l’Etat de Côte d’Ivoire, a institué par l’ordonnance n°2013-660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HAGB). Elle est une autorité administrative indépendante, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Ce principe, appliqué à l’échelle nationale, peut transformer la vision de la croissance en Côte d’Ivoire. La bonne gouvernance est donc essentielle pour bâtir un avenir solide. Une gestion rigoureuse des fonds, accompagnée de systèmes de contrôle internes robustes et d’audits réguliers, renforce la confiance des investisseurs et celle des citoyens. Rendre compte de chaque franc dépensé n’est pas seulement un devoir, mais une manière de garantir que les objectifs fixés sont atteints. Une transparence totale est le socle d’une stabilité sociale et politique durable.

Pourquoi repenser l’utilisation des fonds publics ?

La gestion des fonds publics, c’est un peu comme gérer le budget familial : il faut que chaque franc soit utilisé de manière intelligente pour répondre aux besoins essentiels. Pourtant, on observe parfois un gaspillage dans certains projets mal planifiés ou des infrastructures inutilisées faute d’études préalables. Résultat : des pertes financières qui freinent la croissance et aggravent les inégalités sociales.

Une gouvernance financière efficace, c’est quoi ?

C’est d’abord la transparence. Les citoyens doivent savoir où va leur argent. Publier régulièrement les budgets et les rapports d’exécution est un premier pas. Ensuite, c’est la priorité aux investissements utiles. Par exemple, au lieu de construire un grand stade dans une région peu peuplée, pourquoi ne pas investir dans des dispensaires ou des écoles là où les besoins sont criants ? Enfin, il faut une lutte acharnée contre la corruption, car chaque franc détourné est une opportunité volée au peuple.

Les avantages d’une bonne gestion des fonds publics

Quand l’argent public est bien géré, les résultats sont visibles : des routes qui facilitent les échanges commerciaux, des écoles pour former les leaders de demain, des hôpitaux qui sauvent des vies. Une gouvernance efficace booste aussi la confiance des investisseurs étrangers, attirant davantage de capitaux pour développer le pays.

Et nous, citoyens, que pouvons-nous faire ?

Nous avons un rôle clé à jouer. Suivre les projets, demander des comptes et dénoncer les abus sont des actions citoyennes qui font bouger les choses. La société civile et les médias ont aussi un rôle à jouer pour surveiller la gestion publique et promouvoir une culture de transparence.

En somme, en repensant l’utilisation des fonds publics, les gouvernements peuvent bâtir une économie plus forte et inclusive, où chaque franc dépensé contribue véritablement à améliorer la vie de tous les citoyens ; des écoles mieux équipées, des emplois pour nos jeunes et un développement harmonieux pour toutes les régions.

DOIT-ON REPENSER L’UTILISATION DES FONDS PUBLIC, POUR UNE CROISSANCE EFFICACE ?

“Budget 2025 : Un record historique pour transformer la Côte d’Ivoire? “

La manière dont les fonds publics sont gérés a un impact direct sur le quotidien des citoyens et le développement de nos sociétés. Face aux défis économiques et sociaux, il est temps de réfléchir collectivement à une utilisation plus transparente et efficace des ressources publiques. Dans cette tribune, nous vous invitons à explorer les pistes et les solutions pour repenser la gouvernance financière, afin de garantir que chaque centime investi profite réellement au bien-être des populations et à une croissance durable.

Tout d’abord, où investir pour avoir un réel impact ?

Chaque franc investi doit produire des résultats concrets, tant sur le plan économique que social. Les priorités d’investissement doivent être alignées sur les besoins réels des populations, en s’appuyant sur des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé et l’innovation technologique par exemple. Dans mes activités, j’ai appris à privilégier des choix financiers qui renforcent les compétences humaines et technologiques. Ce même principe peut être appliqué au niveau national pour garantir une prospérité équitable et partagée.

Mais comment faire face à l’incertitude dans un monde en constante évolution ?

La volatilité des marchés mondiaux, les crises géopolitiques et les défis locaux comme les crises sanitaires exigent une capacité d’adaptation rapide. Repenser l’utilisation des fonds, instaurer une culture de responsabilité et d’innovation au sein des institutions publiques et privées. Une gestion agile des ressources, avec des projets régulièrement évalués pour en mesurer l’efficacité, devient essentielle, afin de répondre efficacement aux attentes des citoyens, en particulier dans les zones rurales souvent marginalisées. La Côte d’Ivoire attire de plus en plus d’investissements étrangers, et il est crucial de garantir une gestion rigoureuse de ces fonds pour maximiser leur impact. Les partenariats public-privé, les fonds souverains ou encore des initiatives locales comme le crowdfunding offrent des opportunités intéressantes. Cependant, il faut éviter le gaspillage ou la mauvaise allocation des ressources en renforçant les contrôles et en assurant une transparence totale. En tant que nation, nous devons explorer ces mécanismes innovants tout en garantissant que chaque franc investi contribue à des objectifs clairs et mesurables.

Et si la technologie était la clé pour moderniser nos finances ?

L’intégration de solutions technologiques dans la gestion financière est un levier puissant pour renforcer l’efficacité de nos institutions. Par exemple, des outils comme les plateformes de paiement numérique ou les logiciels de gestion financière peuvent transformer la manière dont les fonds publics sont gérés. Dans mes projets, j’ai constaté comment la digitalisation améliore la transparence et réduit les coûts. À une échelle nationale, l’adoption de technologies financières (FinTech) peut simplifier les processus administratifs tout en rapprochant l’État de ses citoyens.

Enfin, la croissance économique peut-elle être durable sans un impact positif sur la société ?

Chaque projet financé, qu’il soit public ou privé, doit intégrer des critères sociaux et environnementaux. Investir dans des énergies renouvelables ou des projets communautaires dans les zones défavorisées, par exemple, renforce le lien social tout en préparant le pays aux défis futurs. En tant qu’entrepreneur, j’ai appris que la prospérité individuelle doit toujours contribuer au bien-être collectif.

Serge KOUAMELAN – Directeur Exécutif – Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI)



La gouvernance financière est cruciale pour assurer une gestion efficace et transparente des fonds publics. Dans un contexte de mondialisation, de défis socio-économiques croissants et de demande accrue pour une responsabilité financière, il est impératif de repenser les pratiques actuelles d’utilisation des ressources publiques. Une gestion judicieuse des fonds publics peut non seulement favoriser un développement économique durable, mais aussi renforcer la confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales.

Importance de la Gouvernance Financière

La gouvernance financière englobe l’ensemble des processus, règles et pratiques qui régissent la gestion des finances publiques. Une bonne gouvernance financière :

  • Accroît la transparence : Les citoyens doivent savoir comment les fonds publics sont utilisés. La transparence permet d’éviter la corruption et le détournement de fonds.
  • Renforce la responsabilité : Les institutions doivent rendre des comptes sur l’utilisation des ressources publiques. Cela implique un suivi rigoureux et des audits réguliers.
  • Optimise l’efficacité : Une gestion efficace des fonds publics garantit que chaque euro dépensé contribue à des résultats tangibles et à des dépenses productives.

Repenser l’utilisation des fonds publics ?

Il est essentiel d’évaluer les priorités économiques et sociales avant d’allouer des fonds. Cela implique des consultations avec des parties prenantes diverses, y compris les citoyens, pour identifier les besoins pressants de la société. Les fonds publics doivent être dirigés vers des investissements qui stimuleront la croissance économique. Telles que : les infrastructures, l’éducation, la santé et l’innovation technologique.

Les budgets devraient être basés sur des objectifs clairs et mesurables, dont la définition d’indicateurs de performance pour évaluer l’efficacité des dépenses.

Le renforcement de la transparence et de la participation citoyenne : La mise en place de plateformes qui permettent aux citoyens de suivre l’utilisation des fonds publics et de participer au processus budgétaire peut renforcer la confiance et améliorer la gouvernance.

L’utilisation de la technologie : Les solutions numériques, comme le budget participatif en ligne ou les systèmes de gestion financière intégrés, peuvent moderniser la gouvernance financière en rendant les processus plus efficaces et accessibles.

Dispositifs et institutions pour la bonne et saine utilisation des fonds publics

En Côte d’Ivoire, le bon usage des fonds publics, fait l’objet d’une volonté politique manifeste. La création de la Cour des comptes en est une preuve éloquente. Elle est chargée de juger la régularité des comptes publics, contrôler l’usage des fonds publics par les ordonnateurs, les entreprises publiques, la Sécurité sociale, les organismes privés bénéficiant d’une aide de l’État ou faisant appel à la générosité du public, d’informer le Parlement, le Gouvernement et l’opinion publique sur la régularité des comptes. Elle se charge aussi de vérifier les comptes des hommes du gouvernement, des maires, des préfets et surtout du président de la République.

L’on se rappelle qu’en début d’année 2024, la Cour des comptes avait produit un rapport sans complaisance, identifiant, par exemple, quatorze projets financés sur dons, d’un montant total de 34 244 907 000 F, qui n’ont connu aucun début d’exécution. Il est bon de dire que c’est la loi organique n°2015-494 du 7 juillet 2015 qui détermine les attributions, la composition, le fonctionnement et l’organisation de la Cour des comptes. La Cour des comptes a été créée par la constitution du 1er août 2000.

En plus de la Cour des Comptes, l’Etat de Côte d’Ivoire, a institué par l’ordonnance n°2013-660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HAGB). Elle est une autorité administrative indépendante, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Oceanic Inspiration


Winding veils round their heads, the women walked on deck. They were now moving steadily down the river, passing the dark shapes of ships at anchor, and London was a swarm of lights with a pale yellow canopy drooping above it. There were the lights of the great theatres, the lights of the long streets, lights that indicated huge squares of domestic comfort, lights that hung high in air.

No darkness would ever settle upon those lamps, as no darkness had settled upon them for hundreds of years. It seemed dreadful that the town should blaze for ever in the same spot; dreadful at least to people going away to adventure upon the sea, and beholding it as a circumscribed mound, eternally burnt, eternally scarred. From the deck of the ship the great city appeared a crouched and cowardly figure, a sedentary miser.

Le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, a plaidé en faveur d’un partenariat renforcé entre les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME) pour stimuler la croissance économique et pérenniser les acquis. Lors de la célébration du deuxième prix national d’excellence décerné à SIYO Sarl, une PME spécialisée dans l’hydraulique et le bâtiment, le ministre a rappelé que « les grands d’aujourd’hui étaient les petits d’hier », insistant sur la nécessité d’encourager l’entrepreneuriat pour un développement durable.

Se réjouissant du travail remarquable de SIYO Sarl, qui a réalisé depuis 2020 des infrastructures majeures, telles que 32 forages et 41 kilomètres de canalisations, M. Fofana a souligné l’importance de reconnaître le mérite des entreprises pour améliorer leurs performances. Il a également salué l’engagement de cette PME à prévenir les accidents, protéger ses employés et impliquer les communautés locales dans ses projets, un modèle d’intégration économique et sociale.

Pour l’inspectrice générale Kokoré Jeanne d’Arc, ces distinctions témoignent de l’excellence et de la rigueur qui caractérisent les lauréats. Elle a encouragé SIYO Sarl à viser la première place lors de l’édition 2025 du prix national d’excellence. De son côté, le directeur général de l’entreprise, Yao Kouassi François, s’est engagé à promouvoir l’insertion des jeunes et à continuer de contribuer à une Côte d’Ivoire forte et prospère.

Ce plaidoyer en faveur du partenariat entre grandes entreprises et PME reflète la volonté de construire un écosystème entrepreneurial dynamique où l’innovation et l’excellence contribuent à la croissance économique et au bien-être des populations.

Les travaux d’aménagement de la section 2 de l’Autoroute périphérique Y4, longue de 13 km, enregistrent une progression significative, avec un taux d’avancement de 70%. Située au-delà de l’échangeur d’Anyama, à proximité du Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, cette infrastructure joue un rôle clé dans le renforcement des réseaux de transport stratégiques entre Abidjan et le nord du pays. Lancé en juin 2023 pour une durée de 24 mois, le chantier a déjà permis de poser environ 8 km de grave-bitume, ainsi que d’entamer la construction de quatre ouvrages d’art, consolidant ainsi la connectivité interrégionale et la résilience urbaine.

Dans ce cadre, une campagne de sensibilisation s’est tenue le samedi 23 novembre 2024, à Attinguié, à 30 km d’Abidjan. Cette initiative s’inscrit dans un cycle de communication communautaire entamé en décembre 2023, abordant des enjeux majeurs de développement durable : sécurité routière, prévention du VIH/SIDA, lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et endiguement de la dengue. La participation active des représentants des chefs de villages témoigne de la volonté de renforcer la gouvernance locale, de soutenir le bien-être des populations et de promouvoir une gestion responsable des risques liés aux chantiers.

Selon Rakotondramonjy Jean-Patrick, responsable topographique au sein de la mission de contrôle, le projet respecte le calendrier initial, grâce à des avancées notables en matière de génie civil et d’aménagement routier. Il souligne par ailleurs l’importance des campagnes de sensibilisation, qui contribuent à une meilleure gestion des flux, à la sécurité des travailleurs, ainsi qu’à la prévention des accidents dans les zones à fort trafic.

Ces actions s’inscrivent dans le Projet d’Intégration Port-Ville du Grand Abidjan (PACOGA), mené conjointement par le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale. Le PACOGA vise à renforcer la mobilité urbaine, la compétitivité économique et l’intégration du port dans le tissu urbain, tout en favorisant un développement territorial inclusif et durable.

Ainsi, le projet de l’Autoroute périphérique Y4 s’affirme comme un levier stratégique, non seulement pour fluidifier le trafic et améliorer la connectivité, mais aussi pour encourager une croissance urbaine équilibrée, respectueuse de la santé et de la sécurité des populations, et conforme aux politiques nationales de développement.