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Grandes décisions

C’est désormais officiel : Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA et potentiel candidat à la présidentielle d’octobre 2025, a été radié de la liste électorale par une décision de justice rendue ce 22 avril. Une décision définitive, qui suscite à la fois incompréhension, débat juridique et inquiétude démocratique.

Le tribunal de première instance d’Abidjan a estimé que M. Thiam, ayant acquis la nationalité française en 1987, avait perdu sa nationalité ivoirienne. Malgré sa renonciation à la nationalité française en février 2025, la juridiction considère qu’il *n’était pas citoyen ivoirien au moment de son inscription, conformément à l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne.


Un coup d’arrêt lourd de symboles

Pour le PDCI-RDA, cette décision est un véritable séisme politique. Alors que Tidjane Thiam incarnait une volonté de renouvellement, de modernisation et de rassemblement, sa radiation soulève de nombreuses questions sur  »les critères d’inclusion électorale et la stabilité du processus démocratique. »

Loin d’être un simple épisode administratif, cette affaire remet en cause la capacité du système électoral ivoirien à garantir un cadre clair, équitable et inclusif à l’ensemble des acteurs politiques. Le timing, à six mois du scrutin, renforce les interrogations.


Une présidentielle sous tension : qui pourra se présenter ?

Alors que la Côte d’Ivoire s’approche d’un tournant démocratique crucial, la question demeure entière :
Qui reste aujourd’hui sur la liste électorale pour l’échéance d’octobre 2025 ?
Et surtout, dans quelle mesure les conditions actuelles permettent-elles une véritable compétition électorale pluraliste ?

Pour un pays qui aspire à tourner la page des crises électorales et à bâtir une gouvernance stable, la priorité doit être la démocratie inclusive, loin des exclusions et des jeux d’interprétation juridique.


ADN Politics analysera dans son édition de juin 2025 les forces en présence, les nouveaux équilibres et les perspectives d’avenir pour une élection qui doit avant tout servir les intérêts des citoyens ivoiriens.

_Avril 2025

L’arrivée du navire Zimrida, transportant 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, suscite une vive attention en Côte d’Ivoire. Ce produit, essentiel à l’agriculture, rappelle également des épisodes tragiques comme le Probo Koala en 2006 ou l’explosion de Beyrouth en 2020. Pour éviter tout scénario catastrophique, le gouvernement a opté pour une gestion prudente et proactive, en maintenant le navire en rade extérieure, hors des eaux territoriales ivoiriennes, le temps de mener des vérifications rigoureuses.

Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de préservation de la sécurité publique. Les autorités, conscientes de la sensibilité de ce type de cargaison, cherchent à éviter tout faux pas, d’autant plus en cette année électorale où les enjeux politiques sont exacerbés. Toute gestion maladroite pourrait être exploitée par l’opposition et ternir l’image d’un gouvernement déjà sous pression.

Sur le plan de la communication, le défi réside dans la capacité à rassurer une population exposée aux fake news et souvent méfiante envers les institutions. Le report du Conseil des ministres est perçu comme une démarche stratégique visant à collecter toutes les informations nécessaires avant d’aborder publiquement le sujet. Cela traduit une volonté de transparence et de maîtrise, afin d’éviter toute déclaration susceptible de créer un emballement médiatique.

Dans une perspective plus large, cette affaire soulève des questions sur la dépendance du pays aux importations d’intrants chimiques. Elle met en lumière la nécessité de renforcer les infrastructures locales pour gérer ces produits de manière sécurisée et d’accroître la sensibilisation des acteurs de la chaîne agricole. À plus long terme, l’État pourrait explorer des alternatives plus durables, comme le développement d’engrais locaux, pour réduire les risques liés à l’importation massive de substances sensibles.

En définitive, l’affaire Zimrida constitue un test majeur pour le gouvernement ivoirien. La manière dont elle sera gérée pourrait renforcer la confiance publique ou, à l’inverse, devenir un point d’achoppement dans le climat politique actuel. Le gouvernement devra démontrer sa capacité à concilier efficacité, transparence, et sécurité, tout en posant les bases d’une réflexion sur la gestion durable des intrants agricoles.

Le 28 novembre 2024, la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC), située au Plateau (Abidjan), a organisé une réunion d’évaluation de la phase pilote du Nouveau Système d’Immatriculation Initiale des Véhicules (NSIIV). Cette rencontre visait à dresser un bilan complet de la mise en œuvre du dispositif et à déterminer les améliorations nécessaires avant son déploiement à l’échelle nationale.

Au cours de la réunion, les participants ont examiné les performances du processus d’immatriculation, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, ainsi que les systèmes technologiques utilisés. Ils ont également analysé les modes de collaboration entre les différents acteurs impliqués, afin d’optimiser la fluidité des opérations et de renforcer l’efficacité globale du dispositif.

Lancé officiellement en phase pilote le 1er juin 2023, le NSIIV a pour objectif de moderniser les services d’immatriculation des véhicules en Côte d’Ivoire. Abdoulaye Alliagui, Directeur de Cabinet adjoint au ministère des Transports, représentant le ministre Amadou Koné, s’est déclaré très satisfait des résultats déjà obtenus. Selon lui, les trois principales priorités du gouvernement ont été pleinement atteintes :

  • Accélération de la production de plaques d’immatriculation sur tout le territoire
  • Garantie de plaques sécurisées et traçables
  • Rapprochement des services des usagers pour un meilleur accès.

Les chiffres illustrent ces progrès. Entre le 1er juin et le 31 décembre 2023, près de 20 000 véhicules ont été immatriculés, avec la production de 36 000 plaques. En 2024, le rythme s’est considérablement intensifié : plus de 60 000 véhicules ont été immatriculés entre le 1er janvier et le 31 octobre, soit trois fois plus que lors du second semestre 2023. Cette augmentation témoigne d’une nette amélioration de la capacité de production et de traitement du système.

Abdoulaye Alliagui a indiqué que les équipes sont désormais prêtes à accroître davantage leur capacité et à généraliser le NSIIV sur tout le territoire national. L’objectif est d’offrir un service moderne, efficace et facilement accessible aux usagers, tout en assurant une gestion plus performante de l’immatriculation des véhicules.

Fortes de ces résultats, les autorités ivoiriennes prévoient d’étendre et de consolider le NSIIV, afin de proposer des services publics de transport plus efficaces, plus sûrs et mieux adaptés aux besoins de tous les citoyens.

La 12ème édition du forum économique de référence du secteur privé ivoirien, le CGECI Academy 2024, a clôturé ses travaux le mardi 26 novembre 2024, au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan. Cet événement de haut niveau a réuni des acteurs du secteur privé, des représentants du gouvernement, et des experts internationaux. Le Dr Aka Aouélé, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESCE), a honoré la cérémonie de clôture en représentant le Président Alassane Ouattara, aux côtés du ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba. Au cours des deux jours de débats intenses, 25 sessions réparties en panels, tables rondes, masterclass et conversations de haut niveau ont permis de poser des bases solides pour l’avenir économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

Parmi les recommandations clés de cette édition 2024, la collaboration public-privé a été mise en avant comme essentielle pour renforcer les économies africaines. L’intégration des services numériques et des énergies renouvelables a été particulièrement soulignée comme des leviers cruciaux pour la diversification économique. Les discussions ont aussi porté sur l’importance de la digitalisation des paiements et de l’inclusion financière, avec un appel à l’innovation dans le cadre réglementaire pour soutenir les fintechs et faciliter l’interopérabilité entre banques, fintechs et mobile money. Le secteur de la santé a également été un point central, avec un accent mis sur la digitalisation des services et le développement des métiers liés aux services à la personne.L’industrie du sport a été identifiée comme un secteur prometteur pour la création d’emplois, incitant à un soutien public-privé pour financer des projets sportifs. Par ailleurs, des recommandations ont été faites pour renforcer l’inclusion des femmes entrepreneures, en instaurant des quotas dans l’accès aux marchés publics et en améliorant leur éducation financière et leur accès aux financements.

Pour Aka Aouélé, le gouvernement ivoirien reste déterminé à promouvoir le secteur privé comme moteur de croissance économique, en poursuivant son soutien au développement des entreprises. Enfin, le président du Patronat ivoirien, Ahmed Cissé, a exprimé sa reconnaissance envers le président Alassane Ouattara pour son implication dans la réussite de cette 12e édition, soulignant l’importance de cet événement pour le développement économique du pays.